En cette période de confinement, les agents des Services Publics ne ménagent pas leurs efforts pour vous aider à continuer à vivre le plus normalement possible. L’IRW CGSP a décidé de leur donner la parole, ils nous parlent de leur quotidien au travail.
✅ Je suis infirmière et je dois dire que cette crise a modifié la relation patient-soignant, dans le bon sens, en unité covid : il y a plus de reconnaissance des malades envers nous et notre profession. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas en unité non covid : les patients ont parfois peur de nous et du fait que l’on porte un masque. Cela les rend méfiants. En unité covid, les patients ont un grand respect, mais nos équipements les effrayent aussi. C’est parfois une barrière à la relation que l’on entretient avec eux.
Les liens entre membres du personnel, et parfois même entre différentes équipes, ont été vraiment renforcés.
Nos conditions de travail sont encore plus pénibles qu’avant. La charge de travail est parfois décuplée, et les équipements n’aident pas.
Il y a aussi une nette augmentation de notre relation à la mort, moins présente d’ordinaire, et qui joue sur notre moral et notre façon de soigner.
Nos sentiments et nos émotions sont décuplés et jouent à l’ascenseur émotionnel : c’est très fatigant psychologiquement.
Il subsiste une grande remise en question sur le choix de notre profession.
✅ Le plus grand stress, actuellement, est de contaminer notre entourage. Une certaine incertitude quant à l’efficacité du matériel fourni, souvent défectueux.
Une inquiétude face à l’avenir de la profession. Ne sera-t-on pas oublié après la crise ?
Héros aujourd’hui et zéros demain. 🙁
Le réconfort, on le trouve auprès de nos familles à la maison, et de nos collègues.
✅ Les moyens de protection mis à notre disposition ne sont absolument pas suffisants. Il est question d’adapter son organisation et ses soins en fonction de la quantité de matériel. Mettant parfois nos vies et celles des patients en danger. Le matériel est insuffisant, trop souvent défectueux et peut être pas assez efficace. Des blouses qui se déchirent, trop fines, des masques qui se trouent au niveau des coutures, des visières trop fragiles, etc, etc.
✅ Les mesures changent de jour en jour, parfois d’heure en heure, en fonction de la quantité de matériel, nous laissant parfois perplexes ! Il faut sans cesse s’adapter et parfois même bricoler.
✅ Nos demandes restent les mêmes que depuis des années ! En priorité du matériel en suffisance et de qualité. Une revalorisation salariale, une reconnaissance de la pénibilité de notre métier (parfois ingrat) et surtout, une augmentation des effectifs de personnel par patient.
Aurélie, infirmière – CHBA Seraing 👏❤️👩⚕️👍🏥