Du 13 au 17 octobre, se tenait le 12ème Congrès national de la CUT Brésil.
Avec ses 22 millions d’affiliés, ce gigantesque syndicat est le 5ème plus grand syndicat du monde.
Le Congrès était à l’image de ce monument incontournable du contre-pouvoir, rassemblant près de 2400 délégués et plus de 200 invités internationaux.
Ci-dessous, l’interview de la Camarade Juneia Martins Batista, ex-Secrétaire nationale de la CUT Brésil pour le secteur de la santé, et à présent (à l’issue du 12ème Congrès de la CUT qui se tenait du 13 au 17 octobre 2015) Secrétaire Nationale pour les questions de Genre. Juneia est également Présidente du Comité Mondial des Femmes de l’internationale des Services Publics.
CGSPW : Camarade Juneia, pouvez vous nous décrire brièvement la situation des services publics au Brésil en cette période de crise politique et économique que traverse le pays ?
Juneia Batista (JB): les services publics au Brésil sont repartis sur trois principales sphères géographiques : les municipalités, les provinces et le gouvernement fédéral.
Depuis la fin des années 1990, la plupart des services publics sont soumis à de fortes pressions suite à l’introduction d’entreprises privées dans le secteur public, sous forme de sous-traitance via notamment des partenariats public-privé (PPP), ou carrément sous forme de privatisation totale de certains services.
Cette logique est nocive à tous les niveaux, affectant à la fois les usagers des services, les travailleurs, et le fonctionnement des services en tant que tel.
Les secteurs les plus touchés par ces offensives ultralibérales sont la santé, les transports, les services funéraires, la distribution d’électricité, l’assainissement de l’eau -ces deux derniers étant fortement touchés par les PPP.. Certains services publics ont pu résister jusqu’ici, tels que l’éducation, ou encore la poste.