Depuis des mois la FGTB clame son inquiétude devant les décisions prises par le gouvernement qui non content d’avoir fait de l’austérité sa religion organise sciemment la régression sociale en faisant peser sur les épaules d’une majorité de citoyens les politiques en faveur des plus riches et de la finance.
Après que le Bureau du Plan et la Banque Nationale aient annoncé un trou budgétaire de 8 à 9 milliards, le Gouvernement prétend que l’effort à faire serait inférieur à 100 millions, faisant croire ainsi qu’il a bien travaillé.
Le problème c’est que lorsqu’il s’agit de chiffres, le Gouvernement a plusieurs fois déjà montré son amateurisme en surestimant souvent les recettes, en sous-estimant par contre les dépenses voire en prévoyant des mesures sans leur financement.
Le Gouvernement joue la montre, il reporte sans cesse les effets de sa politique en matière de dépenses et anticipe artificiellement les effets retours auxquels aucun économiste sérieux ne croit à commencer par ceux des institutions dont on loue le professionnalisme, à savoir : la Banque Nationale, le Bureau du Plan ou la Cour des Comptes sans oublier la Commission européenne
De l’inquiétude à la peur
Les budgets des grands corps de l’Etat sont à l’os. Le Gouvernement refusant de s’attaquer aux véritables problèmes et restant obnubilé par la destruction de la protection sociale va s’en prendre à la Sécurité Sociale. Bart de Wever ayant déclaré qu’on pouvait encore faire des économies dans la Sécurité Sociale, le Gouvernement Michel qui est à ses ordres ne manquera pas d’obéir à la voix de son maître.
Pour rappel, le budget de la Sécurité Sociale a déjà été amputé de près de 900 millions €.
Faire plus reviendra à devoir supprimer purement et simplement une série de choses. C’est intolérable. Le Gouvernement a pour devoir de garantir durablement le financement de la Sécurité Sociale et doit répondre notamment aux besoins en matière de soins de santé en garantissant la norme de croissance de 1,5%.
En matière de pension, la peur est grande de voir le ministre mettre en application une série de mesures qui conduiront à une diminution générale des pensions alors qu’elles sont déjà en Belgique parmi les plus basses d’Europe et plongeront plus encore les personnes les plus faibles vers la pauvreté.
Parmi ces mesures, la modification des règles d’assimilation des périodes de chômage, de maladie, de temps partiel pour le calcul des pensions va conduire à des pertes considérables de revenus pour ceux qui en fin de carrière devraient pouvoir aspirer à une vie digne, sachant de plus que les premières et principales victimes seront les femmes.
Ce n’est pas le système à point (que le Ministre Bacquelaine préconise alors même qu’il a déclaré devant une commission de la chambre que cette réforme n’était pas indispensable) qui changera les choses. Au contraire, non seulement ce système diminuera les pensions mais il sera un outil dans les mains du Gouvernement pour ajuster ses budgets dans le futur.
Alors, oui, la FGTB a peur de l’avenir.
Ce n’est pas en cassant ce formidable outil de solidarité qu’est la Sécurité Sociale et en rendant l’avenir incertain que le Gouvernement construira une société moderne dans ce 21e siècle. Les jeunes n’ont comme perspectives que des emplois précaires, à temps partiel, mal payés et avec des conditions de travail sans cesse dérégulées, les travailleurs voient leurs conditions de travail se détériorer chaque jour et n’ont comme perspective qu’une fin de carrière retardée et des pensions de misère.
Ce Gouvernement doit changer de cap et doit prendre garde, à défaut, de se retrouver devant une population qui ne lui pardonnera pas de l’avoir conduit vers une situation insupportable.
A force d’engendrer l’incertitude, on crée les conditions du désespoir et celui-ci, lorsqu’il se généralise, conduit aux pires extrêmes.
La FGTB examinera chaque mesure que le Gouvernement prendra et dénoncera à chaque fois les injustices qu’il créera. L’automne sera l’occasion pour la FGTB de se rappeler au bon souvenir du Gouvernement MICHEL-DE WEVER. Le Gouvernement doit savoir qu’il trouvera sur sa route ceux qui ont choisi de défendre la population plutôt que les nantis.
Une autre politique est possible, on peut faire autrement et mieux.
Comment ? En menant une politique de justice fiscale en mettant tous les revenus sur le même pied devant l’impôt. En luttant efficacement contre la fraude fiscale. En menant une politique de l’emploi qui favorise le maintien et la création d’emplois durables offrant un avenir à la jeunesse. En relançant l’économie par une politique d’investissement. En favorisant la consommation intérieure, premier moteur d’une économie nationale, en cessant la politique de modération salariale. En arrêtant de faire des cadeaux sans condition aux employeurs qui ne créent pas d’emploi, si ce n’est des emplois précaires (le taux d’emploi en Belgique reste dramatiquement bas par rapport à l’Europe). Voilà une série d’exemples que la FGTB met en avant dans ses alternatives pour une autre politique. Pour une politique moderne porteuse d’avenir pour tous.
lundi, 24 juillet 2017
Presse