➡️ En cette période de confinement, les agents des Services Publics ne ménagent pas leurs efforts pour vous aider à continuer à vivre le plus normalement possible. L’IRW CGSP a décidé de leur donner la parole, ils nous parlent de leur quotidien au travail.

 Je suis Inspecteur de Police au sein de la zone Hesbaye-Ouest, petite zone locale rurale où il fait bon vivre. Bien évidemment, nous connaissons une criminalité croissante, comme partout, mais depuis un mois, … la zone semble s’être arrêtée de vivre.
Comme bon nombre d’entre nous, j’ai tout d’abord été mal informée sur la maladie, et les risques qu’elle engendre. Je suis policière, mais avant tout maman d’un merveilleux bout de chou de 3 ans. Ma première prestation de confinement a été fortement stressante, les premiers cas de COVID ont été diagnostiqués à Héron, l’une des communes de la Zone de Police. Nous avions appris, via la Presse internationale, que le virus avait atteint plusieurs enfants : préserver mon fils devenait donc la priorité absolue.

 Lors de ma prise de service, j’ai pu lire les communiqués, les notes contenant les décisions, les mesures prises par notre Direction pour nous protéger. J’ai été agréablement surprise, sans y avoir émis de doute préalable, de la volonté de celle-ci de préserver un maximum le personnel en adaptant les prestations, les plages horaires, la répartition des locaux. Mais également en déployant un maximum de logistique (gel hydroalcoolique, gants, masques ffp2 ffp3, visière, …. ) En cas de confrontation à une personne atteinte, nous pouvons être protégés.
Malheureusement, ce n’est pas le cas de toutes les zones de Police et je me joins aux délégués qui se battent pour leur sécurité.

 Ce fameux premier jour, j’ai ressenti le même sentiment que le 22 mars 2016 et le 29 mai 2018 : un ennemi était en place, prêt à nous abattre. Le problème était que je ne pourrais pas me défendre à l’aide d’un Smith&Wesson ou d’une arme d’épaule. Je ne pourrais pas protéger, ni mon binôme, ni ma famille. Le virus est invisible, inodore et n’annonce pas sa présence. Ce jour-là, je suis rentrée sans être apaisée. Le baiser sur la joue rose de mon fils était identique à un empoisonnement d’un vieux téléfilm de seconde zone.
Ce sont enchaînées la deuxième, la troisième prestation… Certaines en contact direct avec des personnes se disant atteintes du Covid 19. Le masque et les lunettes sont un équipement bien peu suffisant, mais comment faire autrement ? Nous ne pouvons pas nous équiper de masque et lunettes et agir physiquement dans l’urgence. La buée, le sentiment d’étouffement, ne sont que très difficilement supportables lors des interventions. Le Covid ou un mauvais coup ?

 Les mesures d’hygiènes sont alors mises en place : vêtements scellés et ensuite lavés à hautes températures, désinfection des outils, et puis espérer ne pas faire entrer le virus au sein de nos foyers. Je ne peux qu’espérer un retour à la normale, sans virus et sans crainte, mais le fondement de mon travail est de faire face à tout danger, à toute menace ! Pour l’instant, nous ne représentons que le bras armé contre les non-respects du confinement, selon beaucoup de personnes, mais pas que… Quotidiennement, nous intervenons sur des différends familiaux, de voisinage, des accidents, des suicides, des vols, …. Nous rencontrons toujours des victimes… Peut-être pas atteintes du coronavirus, mais victimes d’infraction !

 Nous continuons notre travail : servir et protéger avec force et honneur notre peuple belge.

 Je continue mon rôle premier : être une « super » maman qui conduit des voitures de police !

Hélodie, Policière à Hannut 👏🚓❤️👮‍♀️👍

#neloublionspas